Île-de-France Mobilités a déjà entrepris des actions pour améliorer la qualité de l'air, notamment en installant des ventilateurs et en augmentant le débit de confort de certains d'entre eux afin de réduire la pollution aux particules.
Depuis la publication de la première cartographie en janvier 2024, huit ventilateurs ont été renouvelés :
- Couronnes (Ligne 2)
- Philippe Auguste (Ligne 2)
- Raymond Queneau (Ligne 5)
- Gare de l'Est (Ligne 5)
- Pelletier (Ligne 7)
- Chemin Vert (Ligne 8)
- Madeleine (Ligne 8)
- Madeleine (Ligne 12)
De plus, cinq ventilateurs ont vu leur débit de confort renforcé d'au moins 30 % :
- Pont de Levallois Bécon (Ligne 3)
- Jaurès (Ligne 5)
- Voltaire (Ligne 9)
- Mirabeau (Ligne 10)
- La Défense (RER A)
Deux stations du RER C, Porte de Clichy et Neuilly Porte Maillot, bénéficieront également d'une solution de filtration des particules : une filtration mécanique à Porte de Clichy et une filtration à l'eau à Neuilly Porte Maillot. L'objectif de cette expérimentation est d'équiper les deux gares d'une technologie capable de traiter l'ensemble du volume d'air et de mesurer les effets pendant au moins un an. Par ailleurs, dans le cadre de travaux d'infrastructure, des solutions architecturales visant à améliorer la ventilation naturelle sont mises en œuvre, comme celles de la station Saint-Michel Notre-Dame (RER C), où des baies vitrées seront ouvertes sur les quais de Seine.
Concernant le matériel roulant, des garnitures de frein sont en cours de déploiement sur le RER A pour limiter les émissions de particules lors du freinage. Des garnitures et semelles de frein sont également testées sur le RER C pour une période de 18 à 24 mois.
Depuis 2020, les investissements d'Île-de-France Mobilités pour l'amélioration de la qualité de l'air s'élèvent à environ 61 millions d'euros, hors renouvellement du matériel roulant. Île-de-France Mobilités supervisera et suivra les plans d'action des opérateurs en matière de qualité de l'air, orientés par les résultats de la cartographie, et demandera des mesures complémentaires si nécessaire, mesures qui seront également financées par ses soins.
Des résultats encourageants sur la qualité de l'air
Airparif a évalué la pollution dans 412 stations, en utilisant à la fois des relevés sur site (offrant une grande précision) et des méthodes de modélisation. Les résultats montrent que :
- 123 quais de gares et stations présentent des niveaux de pollution aux particules faibles (30 %)
- 276 quais de gares et stations affichent des niveaux de pollution aux particules moyens (67 %)
- 13 quais de gares et stations présentent des niveaux de pollution aux particules élevés (3 %)
Quatorze gares et stations n'ont pas pu être classées en raison d'un manque d'informations, notamment celles récemment inaugurées sur les lignes 11, 14 et le RER E. De plus, 236 stations aériennes ou ouvertes n'ont pas été incluses dans le modèle.
Les stations avec des niveaux de pollution élevés comprennent :
- Pigalle, Belleville et Père Lachaise sur la ligne 2
- Ourcq, Laumière, Jaurès et Oberkampf sur la ligne 5
- Oberkampf, Saint-Philippe-du-Roule, Iéna, Trocadéro, Michel-Ange-Auteuil et Michel-Ange Molitor sur la ligne 9
Pour les 13 stations identifiées avec des niveaux de pollution élevés, des semelles de frein moins émissives sont déjà en phase d'expérimentation pour le matériel roulant MF01, utilisé sur les lignes de métro 2, 5 et 9. Si les résultats s'avèrent positifs, ces nouvelles semelles de frein pourront être déployées sur les trois lignes concernées, contribuant ainsi à une amélioration significative de la qualité de l'air dans ces stations. En effet, les émissions provenant des plaquettes de frein des trains sont l'une des principales sources de pollution dans les stations.
Par ailleurs, une solution de traitement de l'air reposant sur la filtration électrostatique est déjà en phase d'expérimentation à la station Belleville, avec des résultats préliminaires attendus au début de 2025 après un an d'essai.
Quelle méthodologie pour arriver à ces résultats ?
Cette cartographie de l'exposition aux particules dans les espaces ferroviaires souterrains est une première. Elle repose sur un modèle statistique élaboré à l'aide d'une technique avancée de « machine learning » développée par Airparif, capable d'estimer les niveaux de pollution aux particules selon les valeurs de l'ANSES pour chaque quai de gare et station.
Ce modèle s'appuie sur des campagnes de mesures effectuées sur de longues périodes par les opérateurs (RATP et SNCF), utilisant des appareils de référence dans 44 quais de gares et stations. Il prend également en compte 19 facteurs influençant la qualité de l'air dans ces environnements.
En plus de la fréquence du trafic et de la configuration de la gare ou station (comme le volume, la longueur des tunnels de chaque côté, la profondeur de la gare, le nombre de correspondances et d'entrées/sorties), un des résultats majeurs de l'étude menée par Airparif est que le type de matériel roulant, notamment en ce qui concerne le système de freinage, a une influence significative sur les niveaux de pollution de l'air. D'autres facteurs importants incluent la ventilation et la présence de portes palières.
La qualité de l'air, un sujet prioritaire pour Île-de-France Mobilités
En 2022, Île-de-France Mobilités a initié un plan d'action en collaboration avec les opérateurs RATP et SNCF pour améliorer la qualité de l'air dans les stations souterraines du réseau francilien. Ce plan s'accompagne d'un partenariat avec Airparif, garantissant une expertise scientifique, une amélioration des méthodes de mesure, une évaluation des solutions proposées par les opérateurs et des recommandations sur les actions les plus utiles et efficaces.
Ce plan repose sur trois axes principaux :
Tout d'abord, il vise à offrir une meilleure connaissance de la qualité de l'air afin d'informer le public de manière transparente, grâce à des mesures effectuées en station. Actuellement, huit sites sont équipés de stations de mesure : Sevran-Beaudottes (RER B), Avenue Foch (RER C), Magenta (RER E), Nation, Châtelet-Les-Halles, Auber (RER A), Châtelet (Ligne 4) et Franklin Roosevelt (Ligne 1). D'ici fin 2024, un site supplémentaire sera doté d'une station de mesure permanente : La Défense (RER E).
Ces mesures sont complétées par des évaluations ponctuelles dans les stations et rames, ainsi que par le développement de capteurs pour surveiller les particules ultrafines. Les résultats sont collectés et rendus disponibles sur la plateforme Open Data d'Île-de-France Mobilités.
Ensuite, le plan prévoit le développement et l'installation d'outils pour améliorer la qualité de l'air. Plusieurs ventilateurs seront renouvelés ou leur capacité de ventilation sera augmentée dans les deux prochaines années dans les zones gérées par la RATP. Par ailleurs, la RATP envisage de mettre en service des ventilateurs de confort dans le RER A aux gares de Lyon, Nation, Charles de Gaulle-Étoile et Auber, tout en testant une nouvelle technologie pour augmenter le débit des ventilateurs.
Enfin, le plan inclut l'évolution du matériel roulant pour réduire les sources d'émission. Les nouveaux métros (MP05, MP14 et MF19) contribuent à diminuer les émissions de particules générées par le « freinage mécanique », qui participe à la pollution dans les tunnels. En attendant le renouvellement du matériel roulant, Île-de-France Mobilités a demandé aux opérateurs d'expérimenter et de développer rapidement de nouveaux systèmes visant à réduire les émissions de particules dues au freinage, notamment en utilisant des semelles et garnitures de frein moins émissives, ainsi que des systèmes de captation des particules générées par le freinage.